Q : Puis-je négocier une clause de non-concurrence qui soit vraiment limitée ?
R : Oui. La clause doit être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’employeur, circonscrite dans le temps (souvent 6–12 mois) et l’espace, et assortie d’une
indemnité au moins égale à 30 % de la rémunération brute mensuelle. Faute de quoi elle est nulle et aucune pénalité ne peut vous être réclamée.
Q : Comment sécuriser mon bonus annuel dans le contrat ?
R : Exigez une annexe écrite précisant la formule de calcul, la période de référence et la date de versement. Les objectifs doivent être réalistes, précis et notifiés en début
d’exercice ; sinon, leur modification unilatérale est illicite et vous pouvez réclamer l’intégralité du bonus.
Q : Peut-on réduire la durée de la période d’essai ?
R : Oui, par accord entre les parties. Une période d’essai plus courte ou sans renouvellement doit être formalisée dans le contrat ou un avenant signé avant l’embauche.
Q : Le télétravail à 100 % peut-il être garanti contractuellement ?
R : Oui : insérez une clause fixant la fréquence, le lieu d’exercice (domicile ou coworking), les équipements fournis et les conditions de retour au présentiel. Toute modification
ultérieure nécessite votre accord écrit.
Q : Quelles conditions rendent un forfait-jours valable ?
R : Il faut : ① un accord de branche ou d’entreprise autorisant le forfait, ② un contrat écrit le prévoyant, ③ un suivi régulier de la charge via entretiens annuels et contrôle des
journées travaillées, ④ le respect des 11 h de repos quotidien et 35 h hebdomadaires. À défaut, les heures au-delà de 35 h peuvent être indemnisées.
Q : Puis-je refuser un forfait-jours imposé après embauche ?
R : Oui. Le passage en forfait constitue une modification du contrat nécessitant votre accord. Un refus ne constitue ni faute ni cause de licenciement.
Q : Comment faire constater mes dépassements de forfait ?
R : Conservez agendas, e-mails horodatés, logs informatiques et rapports projet. Ces preuves permettront d’obtenir un rappel d’heures ou des dommages-intérêts.
Q : Travail de nuit en tant que cadre dirigeant : ai-je droit à une compensation ?
R : En principe oui : repos compensateur ou indemnité spécifique, sauf si votre rémunération globale en tient déjà compte et que vous bénéficiez d’une autonomie complète.
Q : L’employeur peut-il retirer mon plan de stock-options après mon départ ?
R : Tout dépend de la clause « good/leaver » ou « bad/leaver ». Si la clause est jugée abusive (par exemple, perte totale sans véritable faute), vous pouvez obtenir des
dommages-intérêts équivalents à la valeur des actions perdues.
Q : Prime de partage de la valeur (PPV) : cadre supérieur éligible ?
R : Oui, dans les entreprises < 50 salariés ou ayant conclu un accord d’intéressement. Exonération de cotisations sociales jusqu’à 3 000 € (6 000 € avec accord) ; CSG-CRDS restent
dues.
Q : Objectifs modifiés en cours d’année : suis-je obligé d’accepter ?
R : Non, sauf clause de variation claire, prévisible et non discrétionnaire. En l’absence de votre accord, vous pouvez exiger le maintien des objectifs initiaux ou la part variable
correspondante.
Q : Une clause de mobilité mondiale est-elle licite ?
R : Rarement : les juges exigent un périmètre géographique proportionné. Une clause « dans le monde entier » est généralement annulée pour disproportion.
Q : Puis-je créer ma propre société concurrente après mon départ ?
R : Oui si aucune clause de non-concurrence n’est applicable ou après sa levée écrite. Sinon, attendez la fin de la durée d’interdiction ou négociez son rachat.
Q : Qui détient les droits sur un logiciel développé hors temps de travail ?
R : Sauf clause de cession anticipée, les droits patrimoniaux vous appartiennent si le logiciel a été créé en dehors de vos missions et moyens de l’entreprise.
Q : Comment prouver un harcèlement moral à distance (télétravail) ?
R : Centralisez messages Teams, mails, captations d’écran, plannings déraisonnables et témoignages. Un faisceau d’indices suffit ; l’employeur doit alors démontrer que les faits sont
étrangers à tout harcèlement.
Q : Mon signalement de discrimination me protège-t-il du licenciement ?
R : Oui : tout licenciement motivé par votre signalement est nul. Vous pouvez réclamer réintégration ou indemnité minimale de 6 mois de salaire.
Q : Quel recours si mon droit à la déconnexion est bafoué ?
R : Alertez par écrit, puis CSE ou inspection du travail. Les rappels hors plages peuvent fonder une demande d’indemnisation pour manquement à l’obligation de sécurité.
Q : Le burn-out peut-il être reconnu en maladie professionnelle ?
R : Oui via la procédure complémentaire : dépôt dossier CRRMP, preuves d’exposition au stress, certificats médicaux. La décision ouvre droit à indemnités majorées et éventuellement
faute inexcusable de l’employeur.
Q : Que faire si la visite de reprise est retardée ?
R : Envoyez une mise en demeure. Tant qu’elle n’a pas lieu, vous restez en suspension de contrat mais votre rémunération n’est pas due ; en revanche, un retard fautif expose
l’employeur à des dommages-intérêts.
Q : Peut-on refuser un reclassement lointain après inaptitude ?
R : Oui si le poste est incompatible avec votre situation personnelle ou médicale. Le refus ne prive pas de l’indemnité majorée de licenciement pour inaptitude.
Q : Comment calculer mon indemnité plancher ?
R : Indemnité légale : 1/4 mois de salaire par année pour les 10 premières, puis 1/3 au-delà. Comparez avec l’indemnité conventionnelle : choisissez la plus favorable. Les variables
et avantages en nature entrent dans la base de calcul.
Q : Une clause de non-dénigrement est-elle conseillée ?
R : Oui pour protéger votre image et celle de l’entreprise ; elle doit être équilibrée, limitée au raisonnable et ne pas interdire l’exercice de vos droits légaux.
Q : Puis-je négocier le maintien de mes actions gratuites non acquises ?
R : Oui : c’est souvent un point de négociation clé (« good leaver »). À défaut, réclamez une indemnité compensant leur valeur théorique.
Q : Quels motifs rendent un licenciement nul donc hors barème ?
R : Harcèlement, discrimination, atteinte à une liberté fondamentale (grève, dénonciation de crimes), maternité, violation statut cadre protégé. La réparation est alors au moins
égale à 6 mois de salaire, sans plafond.
Q : Délai pour agir devant les Prud’hommes ?
R : 12 mois pour contester la cause réelle et sérieuse, 5 ans pour discrimination ou harcèlement, 3 ans pour rappels de salaire.
Q : Les frais d’avocat peuvent-ils être remboursés ?
R : Oui ; le juge peut octroyer une indemnité article 700 CPC couvrant tout ou partie des honoraires, selon l’équité et la situation financière des parties.
Q : L’employeur peut-il lire mes e-mails professionnels privés ?
R : Il peut ouvrir tout message identifié comme « professionnel ». Pour préserver la confidentialité, marquez vos mails « PERSONNEL ». L’ouverture de ces derniers sans votre présence
ou accord est illicite.
Q : Géolocalisation véhicule de fonction : que vérifier ?
R : Finalités légitimes (sécurité, facturation), information préalable, déclaration registre RGPD, conservation limitée. Le suivi permanent hors temps de travail est interdit.
Q : Combien de temps un CV peut-il être conservé ?
R : 2 ans maximum avec consentement écrit, sinon 6 mois après le dernier contact. Au-delà, anonymisation ou suppression obligatoire.